Synthèse de presse_ADAY_2021 - Catnat

CCR dans la presse en 2021

Actuality Image CCR

12/04/2022

DÉCEMBRE 2021
Assurance dommages : réchauffement climatique, le scénario catastrophe
Sources : Argusdelassurance.com (01/12) ; L’Argus de l’Assurance (03/12)

La sinistralité climatique va exploser d’ici à 2050 selon une nouvelle étude publiée par la Fédération française de l’assurance (FFA). Cela pose la question hausse des primes d’assurance dommages, notamment en habitation, qui pourrait s’avérer difficilement acceptable ou soutenable pour les assurés. La France dispose certes d’un régime public-privé qui repose sur une contribution de 12 % assise sur la prime d’assurance dommages et sur le soutien de CCR, le réassureur public, mais le système apparaît à bout de souffle. Une hausse des primes pourrait conduire une partie des assurés à renoncer à l’assurance, d’autant que le pouvoir d’achat est un sujet hautement inflammable dans le contexte actuel. Pour éviter ce scénario, les assureurs réfléchissent à des solutions mais elles ne sont pas nombreuses. La FFA refuse pour l’heure d’agir sur les tarifs, préférant se tourner vers d’autres leviers insuffisamment activés aujourd’hui, comme celui de la prévention des risques. Des journées nationales de prévention comme au Japon pourraient être mises en place. Un autre levier serait d’accroître la place des réassureurs privés dans le système d’indemnisation. Les réassureurs privés sont aujourd’hui présents sur les risques de tempêtes qui ne sont pas couverts dans l’Hexagone par CCR, mais ils n’interviennent pas pour les périls couverts par la réassurance publique (inondations, sécheresse).

Catastrophes naturelles : ce qui va changer pour les assureurs et assurés
Source : Argusdelassurance.com (10/12)

La proposition de loi du député Modem Stéphane Baudu, qui vise à moderniser l’indemnisation des catastrophes naturelles en France et à améliorer la transparence du processus pour les assurés et les maires des communes sinistrées, a été définitivement adoptée. Parmi les points qui ont été tranchés, elle ramène le délai d’indemnisation à 21 jours. Les assureurs disposent toujours d’un mois après la réception de la déclaration de sinistre pour informer les assurés sur leurs garanties et mandater une société d’expertise, et d’un mois après la réception du rapport d’expertise pour soumettre une proposition d’indemnisation aux assurés. Mais si elle est acceptée, ils ne disposent plus que de 21 jours pour verser l’indemnité. La proposition de loi intègre également l’inclusion de la prise en charge des frais de relogement d’urgence dans le régime cat’ nat’. En revanche, elle ne précise pas à quelle hauteur sera fixée cette prise en charge. La proposition de loi n’adresse pas non plus le problème de fond du financement du régime cat’ nat’, qui risque à terme d’être fragilisé par la recrudescence des événements climatiques. La sinistralité annuelle liée à la sécheresse et au retrait/gonflement des sols argileux pourrait être multipliée par 3 d’ici à 2050. Le sujet préoccupe aussi bien les assureurs que CCR, le réassureur public. Les assureurs s’interrogent notamment sur la pertinence de la prise en charge des microfissures ou des désordres de nature esthétique. 

La France Catastrophes naturelles : ce qui va changer pour les assureurs et assurés
Source : Les Echos (17/12)

Inquiet du sort des maisons qui s’abîment au fil des sécheresses, en raison du sol qui se rétracte quand il fait sec et qui gonfle quand il pleut, le gouvernement a déposé un amendement au projet du projet de loi dit « 3DS » pour « améliorer la prise en charge » de ce phénomène. La situation peut être « dramatique » pour les ménages concernés, selon le gouvernement, car « nombre d’entre eux ne peuvent bénéficier d’une indemnisation de leur sinistre via le dispositif d’indemnisation des catastrophes naturelles », explique-t-il. En effet, le système public-privé de couverture des sinistres, piloté par le réassureur public CCR, ne peut entrer en jeu qu’en cas de sécheresse exceptionnelle. Or le phénomène dit de « retrait-gonflement des argiles » peut se manifester lentement, au fil des ans. Le gouvernement veut donc couvrir ces dommages, sans pour autant tomber dans l’excès et assurer à tout va tous les dommages observés sur les maisons. En fait, le gouvernement pourrait en profiter pour revoir plus globalement les conditions d’indemnisation des sinistres. « On est dans une logique de redéploiement de la prise en charge », explique un proche du gouvernement. En attendant, le parlement a déjà adopté de nouvelles règles de construction censées garantir que les futures maisons résistent aux sécheresses.

L'Outre-mer dans l’oeil du cyclone
Source : La Tribune de l’Assurance (01/12)

Bien que très exposés aux risques naturels, les départements et collectivités d’outre-mer pâtissent pourtant d’une couverture lacunaire. On se souvient des ouragans Irma et Maria qui ont dévasté les Antilles en 2017. Or, seule la moitié des biens détruits était couverte. Le défaut d’assurance touche autant les particuliers que les entreprises, dans tous les secteurs. De quoi susciter une prise de conscience chez les pouvoirs publics, d’autant que le risque climatique va s’accentuer. CCR (Caisse centrale de réassurance) prédit ainsi pour la Guadeloupe une augmentation de la fréquence des cyclones de l’ordre de 42 % d’ici à 2050. Face à cette situation, les ministères des Outre-mer, de l’Économie, des Finances et du Développement durable, ont diligenté en janvier 2020 une mission sur les assurances en Outre-mer qui préconise une vingtaine de mesures, au premier rang desquelles le développement d’une culture du risque aux Antilles. Il a notamment été préconisé de mutualiser les risques naturels ultramarins à l’échelle nationale. Un an plus tard, le ministère des Outre-mer n’avait toutefois toujours pas tiré le bilan de ces chantiers.


NOVEMBRE 2021
La facture pourrait exploser
Sources : Le Figaro (01/11) ; Le Télégramme (02/11)

La facture totale des sinistres climatiques en France sur la période 2020-2050 pourrait doubler par rapport aux trente années précédentes, selon un rapport de la Fédération française des assurances (FFA). Elle passerait de 60 milliards d’euros entre 1989 et 2019, à 143 milliards d’ici à 2050. Cette hausse proviendrait pour plus de la moitié de l’augmentation de la richesse (comme l’augmentation du prix des biens à assurer ou l’extension des zones bâties), puis de la plus grande fréquence des aléas extrêmes liés au réchauffement climatique. Par type de sinistres, le montant lié à la sécheresse devrait tripler pour atteindre 43 milliards d’euros entre 2020 et 2050, tandis que celui lié aux inondations pourrait augmenter de 81 %, à 50 milliards d’euros. Ces hypothèses sont fondées sur le scénario « pessimiste » d’un réchauffement de quatre degrés d’ici à 2100 par rapport à la période préindustrielle. Selon CCR (Caisse centrale de réassurance), qui a dévoilé ses propres estimations mais sur une base différente, la fréquence des sécheresses extrêmes, comme celle de 2003, pourrait doubler en 2050. « Le nord de la France va être de plus en plus touché et va rejoindre le sud », explique David Moncoulon, directeur recherche et développement de CCR.

Catastrophes naturelles, tous concernés !
Sources : Le Particulier Immobilier (01/11) ; Leparticulier ; lefigaro.fr (15/11) 


En matière de catastrophe naturelle, la France a la particularité de cumuler tous les risques majeurs, des inondations à la sécheresse, et même des éruptions volcaniques aux cyclones si l’on intègre les territoires d’outre-mer. Parmi ces risques, le phénomène de retrait-gonflement des terrains argileux, manifestation pernicieuse de la sécheresse, occasionne de plus en plus de dégâts sur le bâti ancien, notamment au travers des fissures qu’il provoque. Le nombre de communes françaises reconnues en catastrophe naturelle pour des mouvements différentiels de terrains a triplé depuis 2019. Elles sont désormais de 3 000 à 4 000 chaque année. Pour autant, la prise en charge financière par les assureurs n’est pas automatique : il faut que le travail de l’expert conclut à la sécheresse comme cause, et non comme simple révélateur, des dégâts. « De 60 à 70 % des désordres déclarés ne sont pas imputables à la sécheresse, mais à des causes extérieures, à des désordres constructifs ou au vieillissement naturel ou prématuré du bâti », précise Didier Richert, directeur dommage risque particuliers chez Stelliant, leader français des services à l’assurance. Gwenahel Thirel, avocat au barreau de Rouen et défenseur de victimes de sécheresse et d’inondation, constate de son côté que certains assureurs ne jouent pas le jeu, alors que les primes augmentent. « Typiquement, ils vont prétexter une canalisation d’eau pluviale cassée ou la présence de végétaux contre la maison ou sur le terrain, ou encore la dilatation des matériaux, en arguant parfois de désordres structurels qui n’ont pas lieu d’être invoqués. Leur objectif est d’indemniser à bas coût, se contentant d’agrafer les fissures, ce qui répare seulement les conséquences du désordre, sans en traiter les causes », déplore-t-il. Pour preuve, le coût moyen de réparation estimé par CCR (Caisse centrale de réassurance) se chiffre à 16 000 euros : c’est le prix d’un simple agrafage de la fissure, alors que le coût d’une réparation pérenne, durable et efficace, à laquelle sont tenus les assureurs, avoisine plutôt 150 000 euros. L’indemnisation des dégâts causés par la sécheresse est, en outre, souvent longue et complexe. Elle est garantie par les contrats multirisques habitation, qui couvrent une série de risques, comme les glissements de terrains, les avalanches ou encore les séismes. Un dernier risque relativement faible, du moins en métropole. Pour autant, si un tremblement de terre de même intensité que celui survenu à Teil, en Ardèche, le 11 novembre 2019, se produisait à Nice - soit dans une zone dense où l’aléa sismique est le plus fort de l’Hexagone - son coût matériel se chiffrerait entre 11 et 14 milliards d’euros, selon les projections de CCR.

Les assureurs au chevet de la Terre
Source : Décideurs (01/11) 


Le secteur de l’assurance peine encore à mesurer l’ampleur de la menace environnementale, qu’il ne place qu’en quatrième position, derrière les cyberattaques, l’environnement économique dégradé et le risque épidémique, dans une cartographie prospective publiée en février 2021 par la Fédération française de l’assurance (FFA). Pourtant, les catastrophes naturelles se multiplient. Leur coût pourrait même être multiplié par cinq ou par six entre 2020 et 2050 dans les départements les plus touchés, selon un « stress test climatique » réalisé par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme français de la finance. Parmi les scénarios proposés pour faire face à cette hausse, l’ACPR a retenu une augmentation des primes d’assurance pouvant varier de 130 % à 200 % sur trente ans, soit une augmentation comprise entre 2,8 % et 3,7 % par an. Une telle progression dépasserait toutefois la croissance du PIB. Autrement dit, les consommateurs risquent de ne plus avoir le budget pour maintenir leur couverture. Afin d’amortir cette hausse des primes, faut-il alors réformer le régime des catastrophes naturelles de 1982 fondé sur le principe de solidarité nationale et faisant intervenir les compagnies d’assurance, CCR (Caisse centrale de réassurance) et l’État ? La réponse est incertaine de l’avis même des assureurs, qui préfèrent pour l’heure miser sur l’anticipation et la prévention, notamment grâce à l’intelligence artificielle. Certains assureurs s’engagent également sur le terrain des investissements verts et de la finance durable, tandis que le cadre réglementaire se durcit aussi. Depuis le 10 mars 2021, la réglementation Sustainable Finance Disclosure Regulation de l’UE oblige par exemple les assureurs à préciser les conséquences néfastes de leurs investissements sur l’environnement.

OCTOBRE 2021
La facture des assureurs risque de doubler d’ici 2050
Sources : Le Figaro.fr (31/10) ; La Tribune (30/10) ; La Correspondance Économique (29/10) ; Capital (28/10) ; Paris-normandie.fr (28/10) ; 20Minutes.fr (28/10) ; Courrier-picard.fr (28/10) ; Sudouest.fr (28/10) ; Notretemps.com (28/10) ; Mediapart.fr (28/10) ; AFP (28/10)

Selon une étude de la Fédération française des assurances (FFA), le montant des sinistres liés aux catastrophes naturelles en France pourrait doubler dans les 30 prochaines années, passant de 74 milliards d’euros sur la période 1989-2019 à 143 milliards sur la période 2020-2050. Cette hausse proviendrait d’abord de l’augmentation de la richesse (comme l’augmentation du prix des biens à assurer ou l’extension des zones bâties), puis de la plus grande fréquence des événements extrêmes liés au réchauffement climatique. Le montant de la sinistralité liée à la sécheresse notamment devrait tripler pour atteindre 43 milliards d’euros entre 2020 et 2050. Ces projections sont fondées sur un scénario pessimiste d’un réchauffement global de 4 degrés d’ici à la fin du siècle, bien au-dessus de l’objectif de 1,5 degré de l’Accord de Paris de 2015. Selon CCR (Caisse centrale de réassurance), qui a dévoilé ses propres estimations mais sur une base différente, la fréquence des sécheresses extrêmes, comme celle de 2003, pourrait doubler en 2050. « Le nord de la France va être de plus en plus touché et va rejoindre le sud », explique David Moncoulon, directeur recherche et développement de CCR. La multiplication des catastrophes rendra sans doute nécessaire une réforme du régime d’assurance dit « cat’ nat’ », un système subventionné en partie par l’État, via CCR. Plutôt qu’une remise à plat complète, les assureurs préfèrent pour l’heure actionner d’autres leviers pour renforcer le régime, comme une meilleure acculturation au risque (zones inondables par exemple), la prévention ou le renforcement de la résilience des bâtiments. 

Pourquoi le changement climatique va faire grimper la facture des assurances
Source : Europe1.fr (31/10) 


Appelées à se multiplier dans les prochaines décennies, les catastrophes naturelles pourraient faire grimper la facture des assurances. C’est en tout cas la conclusion de deux rapports similaires, l’un de CCR (Caisse centrale de réassurance) sur l’impact du climat sur les assurances et l’autre de la Fédération des assureurs (FFA), qui montrent que le coût des dommages augmentera de 50 % d’ici à 2050 en passant de 1 milliard à 1,5 milliard d’euros. Ce sont les sécheresses qui inquiètent le plus les assureurs. Les projections de CCR le confirment. « L’assurabilité de la sécheresse peut se poser parce qu’on pense qu’on aura de plus en plus de cycles de sécheresse dans le futur », explique David Moncoulon, co-auteur de l’étude de la CCR. Ces sécheresses toucheront durement le monde agricole et les pertes pour les producteurs de céréales pourraient augmenter de 75 % d’ici 2050, si aucune mesure de prévention n’est mise en place.

« La sinistralité pourrait augmenter de 50 % d’ici 2050 »
Sources : La Gazette des Communes (21/10) ; La Gazette des Communes.com (27/10) 


Le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles (cat’ nat’) pourrait être mis en tension par le changement climatique, prévient dans un entretien Antoine Quantin, directeur des réassurances et des fonds publics chez CCR. Le régime actuel repose sur un partenariat public-privé. Le secteur de l’assurance délivre la garantie et gère les sinistres, tandis que l’État garantit la solvabilité du système par l’intermédiaire de CCR. Les sinistrés ont ainsi la certitude d’être indemnisés et leurs assureurs de ne pas faire faillite. Le régime est financé par une surprime de 12 % sur les habitations et les entreprises, et de 6 % pour les véhicules. Le système risque toutefois de peiner face à la hausse de la sinistralité attendue d’ici à 2050. « Il faut renforcer la prévention pour réduire la sinistralité, et en particulier sur les événements fréquents. Mais pour faire face aux catastrophes extrêmes, si elles se multiplient, il faudra augmenter le taux de surprime », explique Antoine Quantin.  

Catastrophes naturelles : vers un régime spécifique pour la sécheresse ?
Source : Argusdelassurance.com (19/10 ; 20/10 ; 22/10) 


Bien qu’elle fasse consensus, tant du côté des professionnels de l’assurance que des pouvoirs publics, la réforme du régime public/privé pour indemniser les catastrophes naturelles (cat’ nat’) se fait attendre. La proposition de loi du député Modem Stéphane Baudu, qui vise à moderniser le système, a certes le mérite d’exister, mais elle ne répond pas à la problématique de l’équilibre financier du régime, lequel est fragilisé par la recrudescence d’événements climatiques d’ampleur nouvelle. Surtout, elle n’aborde pas la question de la sécheresse et se contente de renvoyer à des travaux ultérieurs pour redéfinir la prise en charge de ce péril dont la sinistralité flambe depuis quatre années. Il faut aller plus loin, estime la députée LREM Valéria Faure-Muntian, qui ajoute qu’il « faut trancher définitivement sur la prise en charge de la sécheresse qui, de l’aveu de CCR (Caisse centrale de réassurance, ne pourra plus être supportée par le régime cat’ nat’. » Le directeur général de CCR, Bertrand Labilloy, a en effet tiré la sonnette d’alarme sur le poids croissant de la sécheresse dans la charge des sinistres. « Lorsque la sécheresse a été incluse dans le régime cat’ nat’, elle contribuait à une hausse d’un point seulement sur la surprime cat’ nat’. Aujourd’hui, elle représente près de la moitié de la sinistralité », a-t-il déclaré. Bercy, qui cherche des solutions, privilégierait une sortie de la sécheresse du régime cat’ nat’. Jean-Luc de Boissieu, président de Smacl Assurances, appelle de son côté à augmenter les primes ou la surprime. Pour rappel, la surprime destinée à financer le régime cat’ nat’ représente 12 % de la prime des contrats d’assurance dommages, et 6 % des primes vol et incendie pour les contrats assurant les véhicules terrestres à moteur. Le président de Smacl Assurances invite par ailleurs le secteur à s’interroger sur les conditions de réassurance de CCR. « Aujourd’hui, elles ne sont pas neutres dans l’exercice de la concurrence. Les catastrophes naturelles impactent fortement le bilan des petites et moyennes sociétés d’assurance et le niveau de couverture de CCR pousse au regroupement et à la disparition des petits assureurs », a-t-il déclaré. En 2020, la sécheresse a coûté 1 à 1,2 milliard d’euros, selon CCR.

La course folle de la facture des catastrophes naturelles d’ici à 2050
Source : Challenges.fr (05/10) 


L’actualité française est de plus en plus souvent marquée par les catastrophes naturelles, dont les plus coûteuses ne sont cependant pas toujours les plus visibles. Il s’agit de la sécheresse dite « géotechnique », celle qui déforme les sols et entraîne la détérioration des bâtiments. « On a des épisodes de tempêtes, de crues qui sont très spectaculaires, mais finalement l’événement le plus coûteux, il ne se voit pas ou très peu car c’est la sécheresse. La récurrence des épisodes de sécheresse fait que sur les dernières années, c’est la catastrophe naturelle la plus coûteuse en dommages », explique Vincent Gros, secrétaire général de CCR (Caisse centrale de réassurance). CCR, qui réalise des modélisations des catastrophes naturelles sur les prochaines décennies, estime que leur coût en France augmentera de 50 % d’ici à 2050, si le scénario 8.5 du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) se réalise. Jugé réaliste, ce scénario prévoit une augmentation de température de 2°C d’ici à 2050. La hausse des coûts s’explique par la sévérité renforcée des évènements, mais aussi par une extension des territoires concernés. « Ces trois dernières années, on voit des régions du nord-est de la France touchées par les sécheresses alors qu’elles ne l’étaient pas avant », précise David Moncoulon, directeur recherche et développement de CCR. Les médicanes, c’est-à-dire les cyclones subtropicaux méditerranéens, font peser une menace supplémentaire. S’ils deviennent trop fréquents et trop destructeurs, « alors il faudrait réfléchir à leur intégration dans la liste des périls couverts par la Garantie cat’ nat’, et cela alourdira la facture », alerte David Moncoulon. Les modélisations de CCR et sa cartographie des risques permettent toutefois de mettre en place des mesures de prévention qui ont pour effet de faire baisser le coût moyen des sinistres.

Ce qui menace vraiment la France
Source : Sciences et Avenir (21/10)


Derrière son image de pays où il fait bon vivre, la France connaît son lot de catastrophes naturelles. Dans son bilan des quarante dernières années, CCR (Caisse centrale de réassurance), l’organisme public qui garantit la couverture financière des assureurs, n’a pas répertorié une seule année sans catastrophe naturelle en France et dans les départements d’outre-mer. Et la situation ne va pas s’arranger. CCR a établi une cartographie des risques. Pour les inondations, « la recension met en évidence la vallée de la Garonne, le pourtour méditerranéen, l’axe rhodanien, tandis que le littoral atlantique a été frappé par des submersions marines à la suite notamment de la tempête Xynthia en 2010 », commente Antoine Quantin, directeur des réassurances et des fonds publics à CCR. Les crues ont eu pour effet de multiplier les programmes de prévention, comme la création de digues ou de fossés. Une approche efficace selon CCR, qui observe une baisse de 51 % du nombre de sinistres dans les communes engagées dans de tels programmes. Pour les sécheresses, « la carte des sinistres suit, cette fois, les territoires de France où le gonflement et la rétractation de l’argile provoquent des désordres dans les structures des bâtiments », détaille Antoine Quantin. 650 000 maisons individuelles en France ont déjà connu des désordres importants pouvant aller jusqu’à la destruction du bâtiment. En collaboration avec Météo France, CCR s’est par ailleurs livrée à une évaluation de l’impact du changement climatique sur les dommages assurés en 2050. Selon cette évaluation, il faut s’attendre à une hausse de 23 % des coûts résultant des sécheresses, de 38 % pour les inondations, et de 82 % pour les submersions marines dans l’hypothèse où les émissions mondiales de gaz à effet de serre suivent leur croissance actuelle.