Synthèse de presse_ADAY_Novembre 2021 - Catnat

Novembre 2021

Actuality Image CCR

12/04/2022

Catastrophes naturelles

La facture pourrait exploser
Source : Le Figaro (01/11) ; Le Télégramme (02/11)

La facture totale des sinistres climatiques en France sur la période 2020-2050 pourrait doubler par rapport aux trente années précédentes, selon un rapport de la Fédération française des assurances (FFA). Elle passerait de 60 milliards d’euros entre 1989 et 2019, à 143 milliards d’ici à 2050. Cette hausse proviendrait pour plus de la moitié de l’augmentation de la richesse (comme l’augmentation du prix des biens à assurer ou l’extension des zones bâties), puis de la plus grande fréquence des aléas extrêmes liés au réchauffement climatique. Par type de sinistres, le montant lié à la sécheresse devrait tripler pour atteindre 43 milliards d’euros entre 2020 et 2050, tandis que celui lié aux inondations pourrait augmenter de 81 %, à 50 milliards d’euros. Ces hypothèses sont fondées sur le scénario « pessimiste » d’un réchauffement de quatre degrés d’ici à 2100 par rapport à la période préindustrielle. Selon CCR (Caisse centrale de réassurance), qui a dévoilé ses propres estimations mais sur une base différente, la fréquence des sécheresses extrêmes, comme celle de 2003, pourrait doubler en 2050. « Le nord de la France va être de plus en plus touché et va rejoindre le sud », explique David Moncoulon, directeur recherche et développement de CCR.

Catastrophes naturelles, tous concernés !
Sources : Le Particulier Immobilier (01/11) ; Leparticulier.lefigaro.fr (15/11) 

En matière de catastrophe naturelle, la France a la particularité de cumuler tous les risques majeurs, des inondations à la sécheresse, et même des éruptions volcaniques aux cyclones si l’on intègre les territoires d’outre-mer. Parmi ces risques, le phénomène de retrait-gonflement des terrains argileux, manifestation pernicieuse de la sécheresse, occasionne de plus en plus de dégâts sur le bâti ancien, notamment au travers des fissures qu’il provoque. Le nombre de communes françaises reconnues en catastrophe naturelle pour des mouvements différentiels de terrains a triplé depuis 2019. Elles sont désormais de 3 000 à 4 000 chaque année. Pour autant, la prise en charge financière par les assureurs n’est pas automatique : il faut que le travail de l’expert conclut à la sécheresse comme cause, et non comme simple révélateur, des dégâts. « De 60 à 70 % des désordres déclarés ne sont pas imputables à la sécheresse, mais à des causes extérieures, à des désordres constructifs ou au vieillissement naturel ou prématuré du bâti », précise Didier Richert, directeur dommage risque particuliers chez Stelliant, leader français des services à l’assurance. Gwenahel Thirel, avocat au barreau de Rouen et défenseur de victimes de sécheresse et d’inondation, constate de son côté que certains assureurs ne jouent pas le jeu, alors que les primes augmentent. « Typiquement, ils vont prétexter une canalisation d’eau pluviale cassée ou la présence de végétaux contre la maison ou sur le terrain, ou encore la dilatation des matériaux, en arguant parfois de désordres structurels qui n’ont pas lieu d’être invoqués. Leur objectif est d’indemniser à bas coût, se contentant d’agrafer les fissures, ce qui répare seulement les conséquences du désordre, sans en traiter les causes », déplore-t-il. Pour preuve, le coût moyen de réparation estimé par CCR (Caisse centrale de réassurance) se chiffre à 16 000 euros : c’est le prix d’un simple agrafage de la fissure, alors que le coût d’une réparation pérenne, durable et efficace, à laquelle sont tenus les assureurs, avoisine plutôt 150 000 euros. L’indemnisation des dégâts causés par la sécheresse est, en outre, souvent longue et complexe. Elle est garantie par les contrats multirisques habitation, qui couvrent une série de risques, comme les glissements de terrains, les avalanches ou encore les séismes. Un dernier risque relativement faible, du moins en métropole. Pour autant, si un tremblement de terre de même intensité que celui survenu à Teil, en Ardèche, le 11 novembre 2019, se produisait à Nice - soit dans une zone dense où l’aléa sismique est le plus fort de l’Hexagone - son coût matériel se chiffrerait entre 11 et 14 milliards d’euros, selon les projections de CCR.

Les assureurs au chevet de la Terre
Source : Décideurs (01/11) 

Le secteur de l’assurance peine encore à mesurer l’ampleur de la menace environnementale, qu’il ne place qu’en quatrième position, derrière les cyberattaques, l’environnement économique dégradé et le risque épidémique, dans une cartographie prospective publiée en février 2021 par la Fédération française de l’assurance (FFA). Pourtant, les catastrophes naturelles se multiplient. Leur coût pourrait même être multiplié par cinq ou par six entre 2020 et 2050 dans les départements les plus touchés, selon un « stress test climatique » réalisé par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme français de la finance. Parmi les scénarios proposés pour faire face à cette hausse, l’ACPR a retenu une augmentation des primes d’assurance pouvant varier de 130 % à 200 % sur trente ans, soit une augmentation comprise entre 2,8 % et 3,7 % par an. Une telle progression dépasserait toutefois la croissance du PIB. Autrement dit, les consommateurs risquent de ne plus avoir le budget pour maintenir leur couverture. Afin d’amortir cette hausse des primes, faut-il alors réformer le régime des catastrophes naturelles de 1982 fondé sur le principe de solidarité nationale et faisant intervenir les compagnies d’assurance, CCR (Caisse centrale de réassurance) et l’État ? La réponse est incertaine de l’avis même des assureurs, qui préfèrent pour l’heure miser sur l’anticipation et la prévention, notamment grâce à l’intelligence artificielle. Certains assureurs s’engagent également sur le terrain des investissements verts et de la finance durable, tandis que le cadre réglementaire se durcit aussi. Depuis le 10 mars 2021, la réglementation Sustainable Finance Disclosure Regulation de l’UE oblige par exemple les assureurs à préciser les conséquences néfastes de leurs investissements sur l’environnement.