Le scénario sismique étudié s’inspire du séisme du marais Breton Vendéen survenu il y a 225 ans, le 25 janvier 1799 et dont l’épicentre est localisé en mer entre l’île de Noirmoutier et Bouin, soit à 125 km du séisme de La Laigne (16 juin 2023). Il s’agit du séisme connu le plus important dans tout l’Ouest français. Cet événement extrême survient lors d’un hiver particulièrement éprouvant et après la Guerre de Vendée (1793-1796) qui ont déjà mis à rude épreuve la population locale.

Ce séisme a été ressenti dans tout l’Ouest de la France : de la Normandie à Bordeaux en passant par Brest et les contreforts du Massif Central. Localement, la secousse a détruit la plupart des maisons. L’intensité macrosismique (MSK-64¹) aurait atteint VIII proche de l’épicentre, correspondant à des destructions du bâti. La présence du marais Breton, s’étalant de Saint-Gilles-Croix-de-Vie aux Moutiers-en-Retz, a joué un rôle important dans l’amplification de la secousse par le remplissage sédimentaire quaternaire qui induit généralement des effets de site. De plus, bien qu’aucun signalement de cette nature n’ait été reporté lors du séisme de Bouin, ce type de lithologie, associé à une forte présence d’eau dans le sol, aurait pu aboutir à de la liquéfaction².
 

¹    Jusqu’à la fin des années 1990 et l’instauration de l’échelle EMS-98 (European Macroseismic Scale) comme référence, l’évaluation de l’intensité d’un tremblement de terre se faisait à partir de l’échelle MSK-64. Établie par Medvedev, Sponheuer et Karnik en 1964, elle traduit en douze niveaux (numérotées de I à XII) les perceptions humaines et les dégâts provoqués par un séisme en un lieu d’observation donné.
²    Ce phénomène se caractérise par la perte de cohésion d’un sol sablonneux rempli d’eau rendant ce sol liquide. La perte de la capacité porteuse du sol induit des dégâts irréversibles même sur des bâtiments parasismiques dont les matériaux de construction et les fondations sont résistants aux secousses sismiques

 

MÉTHODOLOGIE

Le scénario proposé correspond à un séisme de magnitude de moment 6,3 localisé à 21 km de profondeur entre l’île de Noirmoutier et Bouin¹. Une telle magnitude implique un plan de rupture d’une longueur de 15 km et d’une largeur de 9,5 km, soit une surface de glissement de l’ordre de 150 km² (supérieure à la superficie de Paris).

Afin d’estimer les pertes probables liées à ce scénario, le modèle CCR a été utilisé en prenant en compte les incertitudes sur la magnitude (± 0,2), la localisation (± 15 km), la profondeur (± 5 km) ainsi que les paramètres du plan de rupture (azimut² et pendage³). CCR estime que les dommages assurés au titre du régime Cat Nat seraient compris entre 3,5 et 6,3 Md€. Les dégâts seraient principalement répartis entre la Vendée et la Loire-Atlantique, bien que le ressenti d’un tel événement s’étendrait bien au-delà. Environ 13 % de ces dommages assurés sont concentrés sur la seule île de Noirmoutier
 

¹    La magnitude, la profondeur et la localisation proviennent du catalogue FCAT17 (Manchuel et al., 2017).
²    L’azimut correspond à l’orientation du plan de rupture par rapport au nord. Il s’exprime sous la forme d’un angle allant de 0° à 360°. Un azimut de 0° correspond à un plan de rupture orienté nord-sud tandis que 90° représente un plan de rupture orienté est-ouest.
³    Le pendage est l’angle avec lequel plonge en profondeur le plan de rupture. Il s’étend de 0° pour un plan de purement horizontal à 90° pour un plan strictement vertical
 

 

Nombre de communes reconnues Cat Nat :