Cyclone Garance

Mise à jour le 14/04/2025


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Le cyclone Garance s'est abattu sur la Réunion le 28 février 2025 et a traversé l'île du Nord au Sud, de Sainte Suzanne à Saint-Louis. L’œil du cyclone est passé directement sur l'île. Le mur de l’œil a touché principalement le nord et le nord-ouest de l’île. Le passage du cyclone a été accompagné non seulement de rafales extrêmes mais également de pluies intenses qui ont causé de nombreux dégâts notamment liés aux inondations dans les communes au nord de l’île.


Date de début
Feb 28, 2025
Date de fin
Feb 28, 2025


Départements concernés
La Réunion (974) ...


Contexte hydrométéorologique

Le cyclone Garance s’est formé le 24 février 2025, dans l’océan Indien à l’est de Madagascar. Il s’est d’abord intensifié lentement en se déplaçant vers l’est, pour atteindre le stade de tempête tropicale. Favorisé par des conditions atmosphériques propices, il s’est rapidement intensifié jusqu’à passer au stade de cyclone tropical intense, le 27 février. Il s’est ensuite dirigé vers le sud en direction de la Réunion, qu’il a frappée le 28 après un léger affaiblissement. Il s’est par la suite réduit progressivement en s’éloignant vers le sud-ouest pour se dissiper le 2 mars 2025. 

L’île de la Réunion a été placé en pré-alerte cyclonique dès le 25 février lors du passage au stade de tempête tropicale modérée et de sa dénomination officiellement :  Garance. Le 28 février le pic d’intensité est atteint, l’alerte violette a été déclenchée à 9h locales (6h00 dans l’hexagone). Le mur de l’œil a touché ensuite la côte nord de la Réunion à hauteur de Sainte-Suzanne à 10h00 locales (7h00 dans l’hexagone)

L’œil a traversé le territoire en passant par Saint-Denis et les communes environnantes avec des rafales extrêmes avant de quitter l’île par le sud-ouest. De façon généralisée, les rafales ont dépassé 150 km/h sur une large moitié est de l’île, et plus localement sur l’ouest, d’après Météo-France. Au passage du mur de l’œil, des rafales dépassant localement 200 km/h ont été mesurées sur le littoral. Les observations ont permis de constater :

  • 226km/h à Gros-Piton-Sainte-Rose, une valeur qui n'avait pas été relevée depuis le cyclone Hollanda en février 1994 (valeur jamais dépassée pour cette station) 
  • 203 km/h à l'aéroport de Gillot, dépassant la précédente valeur inédite de référence pour cette station, qui était de 191 km/h avec le cyclone Colina de janvier 1993 
  • 200 km/h à Saint-Benoît 
  • 135 km/h à Plaine des Cafres 
  • 124 km/h à Le Baril 

 

Des cumuls de pluies importantes ont été enregistrés au passage du cyclone à l’intérieur de l’île, certains dépassant les 400 mm en 24h. D’après Météo-France des valeurs provisoires relevées sur 24 heures sont les suivantes :

  • 470 mm à Commerson, dont 186 mm en 1 heure
  • 494 mm à Plaine des Chicots 
  • 347 mm à Saint-François 
  • 307 mm à Cilaos 
  • 255 mm à Plaine des Palmistes 
  • 284 mm au Chaudron 
  • 241 mm à Bras Sec 

 

Ces forts cumuls de précipitations ont généré des crues importantes de certaines ravines situées au nord et à l’est de la Réunion, notamment à Saint-Denis.

Enfin, à Sainte-Marie, des hauteurs de vagues de 6 mètres ont été observées, la hauteur maximale atteignant 10 mètres. La forte houle cyclonique constatée au nord-ouest a empêché l’écoulement naturel des ravines le long du littoral nord et est de l’île.
 

Dommages observés :

Le cyclone, qui a traversé l’île du nord au sud entre vendredi et samedi, a provoqué d’importantes pertes matérielles ainsi que 5 pertes humaines, notamment en raison des très fortes précipitations qui ont engendré des inondations en plus des vents violents. De nombreuses localités ont été traversées par des coulées de boue provenant des rivières en crue ou des ravines se jetant dans l’océan. C'est notamment le cas dans l'est et le nord de l'île où les conditions cycloniques ont été les plus dévastatrices.

À Saint-Denis, au nord de l’île, les fortes précipitations ont transformé les routes et canaux en torrents. De plus, la rivière Saint-Denis a connu une crue exceptionnelle. Plusieurs quartiers ont été inondés et les voitures ont été emportées par les flots. Le CHU Nord a aussi subi des inondations causant des évacuations du service de maternité. 

À Saint-Benoît, au nord-ouest, la sous-préfecture a dû être évacuée. La toiture d’une partie du centre hospitalier de la ville a été endommagée et une cinquantaine de malades déplacés dans d’autres services. 

À Piton Sainte-Rose, à l’est de l’île, les vents exceptionnels ont arraché des toitures, pulvérisé des fenêtres et des portes, arraché des arbres, des panneaux de circulation ou publicitaires.

Le groupement hospitalier Est Réunion a annoncé avoir subi des dégâts majeurs. Sous la pression des vents violents, des vitres ont cédé et 61 patients ont dû être déplacés à l’intérieur de l’établissement pour garantir leur sécurité. 

A Saint-Gilles-les-Bains, une ville balnéaire de la côte ouest de l’île, la ravine est sortie de son lit. Les inondations ont submergé la route, la faisant s’effondrer sur plusieurs mètres. Le centre-ville de Saint-Gilles a été inondé par le cours d’eau boueux. Les habitants du rez-de-chaussée d'une résidence du bas de Saint-Gilles ont été inondés par près d'un mètre de boue. Les commerces se sont aussi retrouvés avec les pieds dans la boue notamment ceux de la rue de La Poste.

Des dégâts ont été constatés dans d’autres communes de La Réunion : 

  • De nombreux toits ont été arrachés, notamment à Bras-Panon, Saint-Benoît, Hell-Bourg et Saint-André. 
  • Des rues totalement inondées avec parfois des torrents d'eau dévalant les pentes, notamment à Saint-Denis et à Saint-André et des voitures emportées. 
  • La commune de Saint-Leu à l’ouest de l’île, rapporte qu’un pont de la RN1A s’est affaissé sous la pression du courant.
  • Dans le cirque de Salazie, le village d'Hell-Bourg a été impacté par le passage du cyclone Garance. Des toits ont été arrachés, des maisons ont été détruites. Les habitants des neuf bourgs du cirque ont été privés de communication. Les vents cycloniques et les pluies diluviennes ont fragilisé la falaise sur la route de Salazie.
  • Le passage de Garance a provoqué des dégâts considérables pour l’agriculture vivrière.

 

Concernant les réseaux, le passage du cyclone a entraîné des conséquences importantes : 

  • Lundi 3 mars, 90 000 foyers étaient toujours privés d’électricité, soit 21% des abonnés.
  • L'accès à l'eau a été perturbée, avec 65.000 personnes privées d'eau courante. De plus, le cyclone aurait engendré des perturbations sur la qualité de l’eau. 
  • Le réseau électrique aérien a été fortement touché et 21 pylônes à haute tension sont notamment tombés. Selon EDF il s’agirait du cyclone le plus dévastateur pour le réseau électrique.
  • La téléphonie et internet ont aussi été perturbés, obligeant la préfecture à disposer des kits satellitaires pour l'internet haut débit sur le territoire.
  • Le réseau régional des routes nationales a subi des dégâts considérables. Des routes ont été encombrées par des branchages, voire par des arbres en travers de la route, des routes ont été inondées, coupées, emportées. Des ponts ont été coupés
     

Saint-Denis (974)

Sainte-Marie (974)

Nombre de communes reconnues Cat Nat : 24

Communes reconnues en 굡t de catastrophes naturelle

Météo-France, catnat.net, presses régionales et locales