002160_CycloneChidoMayotte - Catnat
Mise à jour le 20/12/2024
Samedi 14 décembre, le département français de Mayotte a été frappé par un cyclone majeur nommé Chido. L’archipel n’avait pas connu un cyclone d’une telle force depuis 1934. Même Kamisy, le cyclone de référence de 1984, n’avait pas été aussi violent. Le passage de Chido a été dévastateur, aussi bien en termes de nombre de victimes que de dommages aux biens.
Contexte météorologique
Le cyclone Chido, s’est formé à partir d’une dépression tropicale qui a pris place à l’extrême Nord-Est du bassin le 7 décembre 2024. Il a évolué rapidement à partir du 10 décembre en tempête tropicale modérée en raison de conditions favorables, avec des températures de surface de mer de l'océan Indien élevées (proches de 30° C) ainsi que des eaux chaudes profondes qui ont favorisé le développement du cyclone.
La tempête s’est dirigée vers la pointe nord de Madagascar pour évoluer en cyclone tropical intense et attendre l’équivalent d’une catégorie 5 à partir du 12 décembre. Le cyclone a ensuite ralenti pour repasser en catégorie 4 avant de traverser Mayotte d’est en ouest, le 14 décembre.
Chido est un cyclone de petite taille avec un rayon entre 50 et 100 km, mais des vents particulièrement violents, bien que difficilement mesurables. Les rafales de vents ont atteint 226 km/h sur la station Météo France de Pamandzi avant que la réception des données ne soit interrompue brutalement par le passage du cyclone.
De fortes pluies ont été observées avec un cumul de 176,4 mm en 12h relevé à la station de Vahibé avant que les pluviomètres ne cessent d’envoyer des données compte tenu des conditions cycloniques. De plus des hauteurs de vagues moyenne de 5,30 m ont été observé avec un maximum de 9,30 m au nord-ouest de l’ile à l’extérieur du lagon.
Ainsi, l’archipel de Mayotte a été touché par un phénomène particulièrement puissant et rare puisqu’il n’en avait pas subi depuis 1934, soit 90 ans. Une telle ampleur a été favorisée par la température de l’eau de surface de l’océan Indien, anormalement chaude cette année, et qui a alimenté et intensifié très rapidement le cyclone.
L’ampleur de cet événement a causé des dommages considérables à Mayotte, d’autant plus que la configuration de l’île la rend très vulnérable à ce type de phénomène. L’archipel de Mayotte compte un grand nombre de maisons de fortunes, formant des bidonvilles très peuplés. Ces habitats, particulièrement vulnérables aux vents cycloniques, ont pour la plupart été rasés, ce qui impacte particulièrement la population la plus défavorisée de l’île.
- Le nord et le centre de l’île ont été très fortement sinistrés avec en endommagement quasi généralisé, même sur les bâtiments de bonne construction. Les cases ont été anéanties, les toits de tôle ondulée se sont envolés, des poteaux électriques sont tombés à terre, les arbres et bambous ont été brisés.
- Plus de 15 000 foyers ont été privés d'électricité, d'après le ministère de la Transition écologique.
- La plupart des routes ont été rendues impraticables et les communications extrêmement difficiles. Au moins 100 000 personnes se trouveraient sans toit, ni eau au 17/12/2024.
- L’hôpital a subi des dégâts liés aux inondations ainsi que des dégradations, notamment dans la partie chirurgie, réanimation, urgence, maternité. Ces dommages rendent difficile l’accès aux soins pour les blessés. D’autres centres médicaux sont également inopérants.
- La tour de contrôle de l’aéroport de Mayotte-Dzaoudzi a subi de gros dégâts, et la reprise des vols commerciaux n’est pas envisagée avant une dizaine de jours.
- Des scènes de pillage ont eu lieu, entrainées en partie par la crainte d’une famine sur l’île. Le 17 décembre, une part importante de la population restait privée d’eau potable.
- Le bilan humain est très lourd puisqu’au matin du 17/12/2024, on dénombrait 22 morts et qu’un grand nombre de personnes sont portées disparues. De nombreux décès ont également été recensés et les services de secours parcourent les bidonvilles impactés par le cyclone à la recherche des victimes et des survivants.
Acoua (976)
Bandraboua (976)
Bandrele (976)
Bouéni (976)
Chiconi (976)
Chirongui (976)
Dembeni (976)
Dzaoudzi (976)
Kani-Kéli (976)
Koungou (976)
Mamoudzou (976)
Mtsamboro (976)
MTsangamouji (976)
Ouangani (976)
Pamandzi (976)
Sada (976)
Tsingoni (976)
Nombre de communes reconnues Cat Nat : 17
Météo-France, presses régionales et locales, catnat.net