Sécheresse 2019 en France

Mise à jour le 12/05/2023


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La France a connu au cours de l’année 2019 un nouvel épisode important de sécheresse géotechnique ou «retrait-gonflement des argiles». L’année est marquée par un hiver globalement plus sec que la moyenne et un printemps situé dans les normales même si des disparités régionales importantes sont à noter. Comme en 2018, le phénomène s’est intensifié au fil des mois avec un été très sec jusqu’à à la mi-septembre. En 2019, le déficit de précipitations a été important à l’échelle nationale, estimé à 20 % en moyenne et allant jusqu’à 75 % localement du Limousin à la Bourgogne (moyenne calculée sur la période 1981-2010). En revanche, contrairement à 2018, il y a eu une réhydratation rapide des sols dès le début d’automne avec un mois de novembre le quatrième plus humide depuis 60 ans.


Date de début
Jan 1, 2019
Date de fin
Dec 31, 2019


Départements concernés
Ain (01), Allier (03), Bouches-du-Rhône (13), Cher (18), Côte-d'Or (21), Drôme (26) ...


Durant l’année hydrologique s’étalant de septembre 2018 à août 2019, les cumuls des précipitations efficaces sont compris entre 50 et 200 mm sur la majeure partie du pays. Dans l’Allier, le Puy-de-Dôme, le Cantal, la Loire, la Haute-Loire, la Creuse et le Cher, les précipitations sont inférieures à 50 mm. Ce déficit tout au long de l’année sur ces régions, excepté au cours du mois de juin sur le Val-de-Loire et le Limousin, explique qu’une sécheresse hydrologique importante s’est maintenue durablement dans les régions du centre de la France depuis le début de l’année.

A l’inverse, en Bretagne, dans le piémont pyrénéen, dans le sud des Alpes et dans les Vosges, les pluies efficaces dépassent les 400 à 500 mm.

Hiver 2019 (janvier à mars)

L’hiver a été particulièrement sec depuis l’Auvergne jusqu’au Nord-Est et sur tout le sud de la France en Aquitaine, Occitanie, Provence et en Corse. Le déficit de pluie de l’automne 2018 se prolonge au début de l’année 2019 et est plus marqué sur certaines régions. Dans le sud du Centre-Val-de-Loire, dans le Limousin et l’Auvergne, ce déficit a atteint 30 % des normales.

Printemps 2019 (avril à juin)

Le printemps 2019, contrairement à 2018, est sec et la sécheresse s’installe durablement sur l’Auvergne, l’Occitanie et dans toute la vallée du Rhône. Dans une moindre mesure, les régions du Nord, de l’Île-de-France et de la Loire Atlantique sont impactées par le phénomène au cours de cette saison. 

Eté 2019 (juillet à septembre)

Au cours du trimestre estival, les précipitations sont géographiquement contrastées. La sécheresse, déjà marquée à la fin du printemps sur le centre de la France, a persisté et s’est étendue aux départements du Nord-Est au cours de l’été. De même, les départements de l’Aude, de l’Ardèche, du Var, de la Savoie et de la Haute-Savoie ont vu leurs sols s’assécher. L’événement est particulièrement marquant en Auvergne, en basse vallée du Rhône et en Provence, avec un assèchement des sols parfois proches des records historiques. Ainsi, ces régions sont restées sèches depuis la fin de l’été 2018 sans recharge des sols en eau durant l’hiver et le printemps 2019. Dans le quart sud-ouest, a contrario, les précipitations ont été importantes dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, et le sud du littoral de la Gironde.

L’été a été marqué dès son début par une phase caniculaire exceptionnelle puisque le record métropolitain de température de 44,1°C enregistrés à Conqueyrac (Gard) le 12 août 2003 a été battu le vendredi 28 juin 2019 avec 45,9°C enregistrés à Gallargues-le-Montueux (Gard). Le mois de juillet 2019 a été le plus chaud jamais mesuré au niveau mondial d’après Copernicus et la NOAA. En France, le 23 juillet, Météo-France place 80 départements en vigilance orange canicule (toute la France sauf la Bretagne, la Corse et le pourtour méditerranéen), un record historique en nombre de départements concernés. Le lendemain, 20 départements sont placés en vigilance rouge, de l’Île-de-France au Nord, c’est la première fois depuis la création des vigilances que ce stade est atteint pour ce phénomène.

En septembre, de nouveaux pics de chaleurs supérieurs à 30°C sont relevés dans les deux tiers du pays, la pluie est absente sur de nombreuses régions. A la fin de l’été, Météo-France précise que les sols sont très secs du Massif-Central au Nord-Est et dans une moindre mesure le pourtour méditerranéen. 

Automne (octobre à décembre)

Bien que l´année ne soit pas encore terminée, les forts épisodes pluvieux qui ont concerné la plus grande partie du territoire dès la mi-octobre auront sans nul doute mis fin au stress hydrique des sols avec un retour vers des taux d´humidité proches de la normale voire excédentaires comme en témoigne la saturation des sols en eau lors des inondations de fin novembre et début décembre dans le sud-est de la France. La Normandie, la Nouvelle-Aquitaine et les régions du Sud-Est présentent un excédent pluviométrique de 50 % atteignant localement 70 % à fin novembre.

  • Fissures sur des constructions en lien avec le retrait-gonflement des sols argileux

Marseille (13)

Arpaillargues-et-Aureillac (30)

Lédignan (30)

Saint-Hilaire-de-Brethmas (30)

Saint-Privat-des-Vieux (30)

Bassan (34)

Clapiers (34)

Seichamps (54)

Cournon-d'Auvergne (63)

L'Isle-sur-la-Sorgue (84)

Nombre de communes reconnues Cat Nat : 2918

Communes reconnues en 굡t de catastrophes naturelle