001635_Cyclone DEAN d aout 2007 - Catnat
Mise à jour le 21/05/2018
Au sein d’une saison cyclonique pourtant peu active en 2007, les Antilles subissent le passage du cyclone Dean entre le 16 et le 18 août. La Martinique est durement touchée avec des vents à près de 200 km/h en rafales. L’ouragan Dean, classé de catégorie 2 a frappé la Martinique à 5h30 le 17 août avec des vents moyens de 120 km/h sur la façade atlantique de l’Ile et des rafales à plus de 170 km/h. Dean était accompagné de très fortes pluies. La houle cyclonique de 6 à 8 mètres a touché durement les côtes atlantiques et les canaux de Sainte-Lucie et de la Dominique.
La Guadeloupe, située plus au nord, a été moins fortement touchée par Dean que la Martinique avec des vents et des pluies plus modérés, mais avec des conséquences notables en raison de la houle et des glissements de terrain engendrés par les précipitations.
Rappel sur les ouragans de catégorie 2 selon l’échelle de Saffir-Simpson qui compte 5 niveaux: les vents moyens sont compris entre 154 et 177 km/h avec des rafales atteignant 180 km/h - une pression minimale au niveau de la mer de 965 à 979 hPa. L’élévation du niveau de la mer est comprise entre 2,70 et 3,80 m (surcote).
Le phénomène météorologique :
Venu des iles du Cap Vert au large du Sénégal, l´ouragan Dean a traversé le centre de l´arc Antillais le 17 août 2007 en franchissant le canal de Sainte-Lucie. Le mur de l´œil a ainsi touché sévèrement les côtes sud de la Martinique. Des rafales de vent comprises entre 160 km/h et 190 km/h ont été enregistrées, atteignant 209 km/h sur les reliefs du nord de la Martinique. Une forte houle cyclonique avec des creux de dix mètres a accompagné le passage de l'ouragan. Même si les îles voisines, de Sainte-Lucie à la Guadeloupe, ont connu des vents violents, une forte houle et des précipitations intenses, c´est sans conteste la Martinique qui a été frappée par les conditions les plus sévères liées au passage de Dean sur l´arc Antillais. Il faut remonter à 1979 avec l'ouragan David et 1980 avec l'ouragan Allen pour retrouver des conditions similaires en Martinique.
La chronologie de l’évènement est la suivante : dès le lundi 13 août, une onde tropicale s’est formée au sud des îles du Cap Vert (ouest des côtes africaines, de l’autre côté de l’Atlantique). Selon les prévisions, ce système devait progresser assez rapidement vers l’ouest, pour arriver sur les petites Antilles dans la journée du jeudi. Il devait être baptisé sous le nom de "Dean" en passant au stade de tempête tropicale.
Le 15 août, les prévisions de trajectoire pour Dean restaient étonnamment stables.
Selon le dernier point du NHC de Miami, la Martinique serait donc directement touchée le vendredi par un ouragan de catégorie 1 ou 2 avec des rafales de vent proches de 160 km/h.
La menace semblait se confirmer d´autant plus que la présence d’un anticyclone au nord de la tempête devait l’empêcher de dévier sa trajectoire vers le nord.
Le 16 au matin, Météo France plaçait en vigilance orange la Guadeloupe, la Dominique et la Martinique. Dean continuait alors son chemin en direction des Antilles avec le risque de devenir un cyclone juste avant d’atteindre l’arc antillais. A 17h43, le système Dean atteignait la force d’ouragan de catégorie 1, devenant ainsi le premier phénomène cyclonique de la saison 2007 en Atlantique Nord, soit une date tardive : rappelons que la saison des cyclones s’étend du 1er juin au 31 novembre.
Les bulletins du 16 au soir sont alarmants, le cyclone Dean continuant sa route vers l’Ouest tout en se renforçant.
On estimait alors que l’œil du cyclone passerait entre la Guadeloupe et la Martinique le lendemain en matinée, les vents pouvant alors atteindre les 180 km/h en rafales sur la Martinique, 130 km/h sur la Guadeloupe.
Le 16 à 23 h, Dean s’est encore renforcé : Météo France place alors la Martinique en vigilance rouge, la Guadeloupe restant en vigilance orange.
Dans la nuit du 16 au 17, le centre de Dean n´est plus qu´à 390 km des côtes martiniquaises, suivant le cap prévu. Les conditions météorologiques se dégradent alors rapidement, avec de fortes pluies et de bonnes rafales. La mer se renforce franchement sous les lignes de grains et d’orages qui précédent l’ouragan... A 1h00 du matin la Guadeloupe est passée à son tour en vigilance rouge.
Le 17 aout vers 2 h du matin, les premières rafales du cyclone Dean de catégorie 2 arrivent sur la Martinique provoquant déjà de gros dégâts matériels.
Les cumuls de pluie sur le relief sont de 10 à 40 mm en 3 heures et des rafales de 100 km/h sur la côte atlantique de l´île et de l´ordre de 80 km/h dans les terres sont observées.
Dean remonte toutefois moins que prévu vers le nord, ce qui l’a fait passer dans le canal séparant la Martinique de l´île de Sainte-Lucie. C´est d’ailleurs le plus mauvais scénario pour la Martinique qui se situe alors dans la zone où les vents sont les plus violents.
La Martinique n’a pas dormi cette nuit-là, dans l’attente du passage du cyclone en matinée du vendredi. Les conditions changent vite. Les premiers éclairs apparaissent, le vent se renforce sensiblement et les vagues gonflent. La marée descendante, se met à remonter sous l’effet de l’onde de tempête - les vagues atteignent les 4 m et les plus grosses rentrent dans les terres.
Vendredi 17 août à 05 h: les vents moyens atteignent 160 km/h, avec des rafales à 190 km/h - l’intensification de Dean s´est ralentie, probablement en raison de son arrivée en fin de nuit (moins de chaleur), ce qui l’a empêché de passer en catégorie 3 La houle cyclonique atteint tout de même les 6 à 7 mètres avec des pics à 8 mètres.
Autre bonne nouvelle, pour la Guadeloupe, le phénomène passant un peu plus au sud qu´initialement modélisé, elle subit que des vents tempétueux, et non cycloniques.
Le 17 au matin, la Martinique est balayée par Dean. Elle a été placée en alerte violette (c´est-à-dire de confinement), et on parle déjà du cyclone le plus important depuis 20 ans, avec des rafales atteignant les 180 km/h et des vagues hautes de 10 mètres. Pour le moment la Guadeloupe reste toujours placée en vigilance rouge, et des vagues déferlantes de 3 à 6 mètres se brisent sur les côtes, quelques quartiers sont inondés et des arbres couchés à terre.
Des pluies à caractère continu s´abattent sur l´île, et gagnent temporairement en intensité avec des passages de bandes nuageuses plus actives et orageuses. La houle cyclonique touche les côtes Atlantiques et les canaux de Ste Lucie et de la Dominique. Les vagues maximales mesurées dans le canal de Ste Lucie dépassent les 10 m. Dans l’après-midi, les vents commencent à faiblir, avec des rafales de 120 à 130 km/h, mais les pluies sont encore fortes. La situation devait commencer à s’arranger vers minuit heure de Paris, soit à partir de 17h locales.
Les conséquences hydrologiques :
Les cumuls de précipitations enregistrés en douze heures sont de l´ordre de 150 mm à 250 mm en Martinique. Certaines valeurs atteignent jusqu’à 189 mm dans le Sud, dont 100 mm en 1h.
Ces cumuls ne semblent pas exceptionnels au vu des quantités énormes que peuvent produire les orages tropicaux, par exemple. Le cyclone Dean ayant eu une vitesse de déplacement assez rapide (plus de 40 km/h d’est en ouest), la durée de l’épisode pluvieux fut d’une douzaine d’heures, par intermittence. Les grands vents horizontaux ont tendance à freiner les mouvements ascendants, ce qui modère un peu la convection (c´est-à-dire la formation de nuages d’orage puissants, générateurs des pluies les plus fortes). D’ailleurs, au passage de Dean, les précipitations les plus intenses, responsables de coulées de boue, se sont produites sous les orages précurseurs, à l’avant du cyclone, puis ensuite à l’arrière, après son passage. D’autre part, les reliefs présentent ici une disposition qui n’a pas accentué le blocage des précipitations, à l’inverse de ce qui peut se produire sur l’île de la Réunion par exemple, où la montagne est plus élevée. Cependant, la Guadeloupe et la Martinique sont fréquemment touchées par des pluies torrentielles nettement plus conséquentes que celles générées par Dean lors d’orages stationnaires ou de tempêtes tropicales, plus vastes et moins rapides : dans ces cas de figure, les vents sont en revanche beaucoup plus faibles.
Les précipitations en Martinique sont donc de deux sortes : soit advectives (passage de perturbations ou d’ouragan) soit convectives (formation d’orages par évolution diurne) - la pluviométrie maximale annuelle s’observe sur les reliefs du nord de l’île, dépassant 3500 à 4500 mm de pluie (soit l’équivalent de 6 ans de pluie à Paris) - la partie sud est moins arrosée, avec une moyenne annuelle entre 900 et 1500 mm. Les mois les plus pluvieux s’étendent de juillet à octobre, c´est-à-dire pendant la saison cyclonique, pendant laquelle les perturbations et dépressions tropicales se succèdent. Les records de pluviométrie s’établissent entre 400 et 500 mm en 24 h, avec 300 mm en 3 heures lors du passage de la tempête tropicale Dorothy en août 1970 : on le voit, avec jusqu’à 200 mm de précipitations en 12 heures, le cyclone Dean constitue tout de même des valeurs notables.
- 34 communes de Martinique ont été déclarées en état de catastrophe naturelle pour les vents cycloniques
- 15 communes de Guadeloupe et 15 communes de Martinique ont déclarées en état de catastrophe naturelle pour le péril choc mécanique lié à l’action des vagues
- 6 communes de Guadeloupe et 21 communes de Martinique ont été déclarées en état de catastrophe naturelle pour les inondations et coulées de boue consécutives au cyclone
Le Diamant (972)
Ducos (972)
Fort-de-France (972)
Le François (972)
Le Lamentin (972)
Le Marin (972)
Rivière-Salée (972)
Le Robert (972)
Sainte-Luce (972)
Schœlcher (972)
190 M€ (mise à jour le : 18/07/2013)
Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile
Nombre de communes reconnues Cat Nat : 55