Inondations Seine-Maritime de mai 2000

Mise à jour le 21/05/2018


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Bien que localisés, les orages, du 5 au 12 mai, parfois violents donnent lieu à des précipitations remarquables tant au niveau des cumuls que de l´intensité. D´une façon générale, les durées de retour des précipitations sont comprises entre 10 et 100 ans. Les météorologues s´accordent sur le fait que ces inondations sont dues, outre une pluviosité très importante, à une capacité insuffisante des sols à absorber ces pluies. Par ailleurs, ces orages sont également caractérisés par une très forte activité électrique, d’intenses chutes de grêle ainsi que par des bourrasques de vents notables.

30 M€
Dommages assuré hors automobile

Date de début
May 5, 2000
Date de fin
May 12, 2000

Cours d'eau ayant débordé

l’Austreberthe (76), Valmont (76)



Pluviométrie maximale

34.000000 mm en 1h
56.000000 mm en 24 h



Départements concernés
Aisne (02), Calvados (14), Cher (18), Côtes-d'Armor (22), Deux-Sèvres (79), Essonne (91) ...


Le phénomène météorologique :

Dès le dimanche 7 mai, les orages ont surtout frappé la région Haute-Normandie, la plus durement touchée par cet épisode, ainsi que, dans une moindre mesure, les secteurs alentours (l’ouest de l’Ile-de-France et la Picardie). Le plateau de Caux (Seine-Maritime) est particulièrement frappé, Le principe de formation de ces orages stationnaires est bien connu mais difficilement prévisible à l’avance, ce qui constitue un casse-tête pour les météorologues : seul le « now-casting » (suivi en direct des échos radar) permet d’anticiper in extremis une situation à risque, au vu des intensités de précipitations qui s’abattent sur une même zone géographique. Ces orages se forment lorsque la masse d’air est instable, humide, et bien alimentée en air chaud - ainsi, il suffit de quelques heures d’ensoleillement pour chauffer les sols et les basses couches atmosphériques pour que démarre la « convection », c´est-à-dire le développement de des cumulo-Nimbus. Ceux-ci bourgeonnent en général en cours d’après-midi, avec la chaleur. Dans ce cas, la convection démare très tôt, parfois dès la fin de matinée, augurant alors d’après-midi dramatiques : montant jusqu’à plus de 10 000 mètres d’altitude, ces nuages dantesques sont à l’origine d’orages d’une violence inouïe, peu commune pour ces régions - des pluies tropicales se déclenchent, à grosses gouttes, parfois même accompagnées de grêle - les impacts de foudre entrainent des dégâts, en frappant des poteaux électriques, des clôtures, des toitures et des clochers. Mais c’est surtout le caractère stationnaire de ces cellules orageuses qui conduit à ces inondations dévastatrices : sans flux dynamique en haute atmosphère, ces nuages monstrueux ne se sont pas déplacés, déversant pendant des heures des quantités de pluie que les sols et les réseaux d’évacuation des eaux pluviales n’ont pu absorber. On a calculé que le seuil de saturation des sols argileux avait été atteint en une heure, alors que les orages persistaient parfois entre 2 et 4 heure, ce qui est rarissime. Les intensités horaires ont approché les 200 mm (une valeur digne des orages méditerranéens), et on estime que certains secteurs ont reçu des cumuls pluviométriques proches de 400 mm sous les orages les plus forts.

Ces orages se déclenchent essentiellement en fin d´après-midi et dans la soirée en raison de la chaleur accumulée. L’arrivée de la nuit met fin à cet engrenage de « pompe à chaleur » avec l’arrivée d’air plus frais, stoppant la convection et éteignant littéralement ces orages, lesquels reprenaient dès le lendemain. Il a fallu attendre la fin de la semaine pour que de l’air plus frais arrive par l’ouest, stabilisant la masse d’air et mettant un terme à cette série d’orages historiques.

Les conséquences hydrologiques :

Cet épisode est remarquable par les crues éclairs générées par ces puissants orages stationnaires. Le ruissellement torrentiel occasionne des dégâts en milieu urbain - les cours d’eau principaux de ces départements sont peu impactés, même si certaines petites rivières se transforment brutalement en torrents, charriant des gravats, arbres et capables d’emporter des véhicules sur plusieurs centaines de mètres. La crue éclair de l’Austreberthe, a dévasté toute la vallée : ponts éventrés, routes ravinées, troupeaux emportés, lotissements inondés… Cette petite rivière s´encaisse très rapidement dans le plateau du pays de Caux. L´importante urbanisation du bassin versant augmente les surfaces de ruissellement ce qui provoque l’augmentation du débit maximal passant de 90 000 m³/h à 300 000 m³/h de 1974 à 1997. D’autre part, la nature même des sols superficiels du plateau de Caux est propice au ruissellement, en raison de l’imperméabilité des argiles qui recouvrent la craie sous-jacente. Ainsi, les eaux pluviales ont tendance à ruisseler vers les vallons encaissés, qu’il s’agisse de vallées humides parcourues de petits fleuves ou de rivières ou de vallées sèches aux versants boisés et qui n’ont pas d’écoulement en surface.

Cette configuration est typique des plateaux du bassin parisien, dont le sous-sol est constitué d’une grande épaisseur de craie, elle-même recouverte de cet argile ou d’un « limon des plateaux » fertile. Cces plateaux sont entaillés par des vallées humides ou sèches, pouvant constituer de véritables lits au ruissellement torrentiel lorsque la configuration météorologique revêt un aspect anormalement violent. Il n’est pas étonnant que cet épisode de forts orages stationnaires ait conduit à ces crues éclairs sur ces départements présentant cette similitude géomorphologique (notamment Eure, Seine-Maritime et Yvelines). En zone urbaine les vastes surfaces imperméabilisées (routes, parkings…), et en zone agricole les champs parcourus de sillons, favorisent le ruissellement des eaux au détriment de son infiltration.

Cet épisode se caractérise donc par des phénomènes très violents, dont les exemples sont relayés par la Presse : dès le 7 mai, la région de Dieppe subit des trombes d´eau - la commune de Bourg-Dun a été traversée par une vague d´eau et de boue haute de plus de 2 mètres qui a ravagé plusieurs maisons. Le 9 mai, la région de Fécamp et l´ensemble du pays de Caux ont le plus souffert.

De nombreuses rivières du pays de Caux ont débordé. Maisons, fermes, entreprises, ont été inondées. Des habitants, bloqués chez eux, ont dû être évacués par hélicoptère. De nombreuses routes ont été coupées ainsi que la ligne ferroviaire Fécamp-Bréauté.

Le mercredi 10 mai au soir et dans la nuit du 10 au 11, la région de Barentin a essuyé de fortes précipitations. Des torrents de boue et de débris ont déferlé dans la cuvette de la ville, devastant les rues.

Une personne est décédée dans sa voiture, emportée par un torrent de boue, alors qu´elle tentait de regagner son domicile. A Duclair, la rivière en crue s´est déversée dans la Seine, heureusement à un niveau assez bas à ce moment. Des automobilistes réfugiés sur le toit de leur voiture ont pu être secourus in extremis. Un homme, happé par un torrent de boue à Saint-Paër, et traîné sur deux kilomètres, a été sauvé par des riverains.

  • Dégâts dus aux impacts de foudre
  • Dégâts à la voirie
  • Véhicules emportés
  • Réseaux électrique parfois endommagés
  • Inondations d’habitations, de commerces et de locaux industriels par ruissellement urbain ou débordement de cours d'eau secondaires
  • Pertes d’exploitation commerciales et agricoles

Caen (14)

Cholet (49)

Saint-Léger (62)

Barentin (76)

Le Bourg-Dun (76)

Dieppe (76)

Duclair (76)

Fécamp (76)

Pavilly (76)

Saint-Paër (76)

30 M€ (mise à jour le : 18/01/2016)

Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile

Cout par commune pour l'ensemble du marché

Rappel des estimations précedentes

Le 07/01/2015 : 28 M€ (Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile)

Nombre de communes reconnues Cat Nat : 497

Communes reconnues en 굡t de catastrophes naturelle