Inondations consécutives aux tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999

Mise à jour le 21/05/2018


Image Evenement

Lothar et Martin sont deux tempêtes d’une violence rarissime qui se sont succédé sur la France à 36 heures d’intervalle, respectivement le 26 et le 27 décembre 1999. Ces deux événements distincts, de violence à peu près comparable, ont balayé à tour de rôle la moitié nord puis la moitié sud du pays. Ces deux dépressions qualifiées de «tempêtes du siècle», ont causées un très grand nombre de victimes, et de dommages. La France n’a pas été seule à être touchée par les événements - on déplore 140 victimes pour
l’ensemble de l’Europe.

170 M€
Dommages assuré hors automobile

Date de début
Dec 25, 1999
Date de fin
Dec 29, 1999


Départements concernés
Aisne (02), Allier (03), Ardennes (08), Aube (10), Bas-Rhin (67), Calvados (14) ...


Le phénomène météorologique :

Le mois de décembre 1999 est marqué par une grande fréquence de vents extrêmement forts qui atteignent leur paroxysme du 26 au 28 avec le passage de deux tempêtes dévastatrices venues de l’ouest. La succession de ces deux tempêtes, leur formation près des côtes, et le fait qu’elles aient continué à se renforcer dans les terres au lieu de s’atténuer constituent un événement exceptionnel. Les rafales de vent enregistrées au cours de ces deux tempêtes sont, pour un grand nombre de stations, des records absolus.
Le 26 décembre, la France se trouve dans un contexte dépressionnaire très marqué en raison d’un axe de basses pressions s’étendant de l’Islande à la Méditerranée. En altitude, un flux d’ouest-sud-ouest exceptionnellement rapide s’organise (> 400 km/h) à la latitude de la France. Sur le proche Atlantique cette situation dépressionnaire favorise le développement de plusieurs dépressions. Fait rare, ces dernières entrent en « résonance » avec le courant jet d’altitude (« jet-stream ») et se renforcent considérablement : on parle de « tourbillon explosif », avec des pressions baissant à 962 hPa pour Lothar et 964 hPa pour Martin. Leur déplacement devient extrêmement rapide si bien qu’elles traversent le pays en 6 heures.

La première tempête, baptisée Lothar, traverse la France le 26 décembre, abordant le pays à Brest vers 02h00 et s’évacuant par Strasbourg aux environs de 11h00 avec un déplacement d’environ 100 km/h. A son passage, cette dépression génère des vents équivalents à ceux d’un ouragan de catégorie 1, avec des rafales de vent exceptionnelles, supérieures à 140 km/h dans les terres, avec par exemple 173 km/h à Orly, 180 km/h à St-Sylvain (14), 144 km/h à Strasbourg (67) et Nancy (54), 187 km/h à Ouessant (29) et 220 km/h au sommet de la Tour Eiffel (75). C’est la tempête la plus violente jamais enregistrée sur le nord de la France depuis le début des mesures.
Le 27 décembre, une deuxième tempête, nommée Martin touche terre au niveau des Pays de la Loire. Elle traverse la France à une vitesse proche de 100 km/h, entre l’après-midi du 27 décembre à la nuit du 27 au 28. Sa trajectoire passe plus au sud que la tempête Lothar. Elle passe de la pointe sud de la Bretagne (le 27 à 16h) à Nantes (19h), Romorantin (41) vers 22 h, Dijon (21) vers 1 h du matin le 28 décembre, puis l’Alsace vers 4 h du matin. La dépression s’évacue alors vers l’est. Au passage de cette deuxième tempête, les vents les plus violents soufflent dans sa partie sud, du sud de la Bretagne et de la côte vendéenne. Ces vents violents touchent toutes les zones situées au sud d’une ligne La Rochelle – Mâcon. La côte méditerranéenne n’est pas épargnée (205 km/h relevés à Mandelieu (06)), ni la Corse, où le vent continue à souffler en tempête au matin du mardi 28 (194 km/h à Conca).
Il s’agit là aussi d’une tempête record pour le sud-ouest et le Massif Central, avec des rafales ayant  atteint 198 km/h à l’île d’Oléron (17), 173 km/hau Cap Ferret (33), 159 km/h à Clermont-Ferrand (63), 158 km/h à La Rochelle (17) et 144 km/h à Bordeaux (33).

Les conséquences hydrologiques :

Si ces deux événements retiennent davantage l’attention par les vents extraordinaires qui les caractérisent, ils n’en ont pas moins également provoqué de nombreuses inondations. En effet, lors de ces deux épisodes, les cumuls n’ont pas atteint des valeurs extraordinaires, mais ils interviennent après un mois de décembre très pluvieux. On note également que les nombreux embâcles provoqués par les effets du vent sont un facteur aggravant pour les débordements de certains cours d’eau. Les épisodes pluvieux se succèdent au passage des différentes perturbations, avec des cumuls quotidiens de 20 à 50 mm lors de cet événement. Des inondations notables se produisent dans le nord-ouest (Bretagne et Basse-Normandie) entre le 23 et le 28 décembre, avec des cumuls dépassant les 100 mm sur 6 jours, avec par exemple 211 mm de cumul sur l´épisode à Quimper (29), 140 à 180 mm sur de nombreux secteurs de l´intérieur de la Bretagne. La Basse-Normandie enregistre souvent entre 100 et 130 mm pendant la même période. Les 24 et 25 décembre sont les plus arrosés avec 60 à 85 mm sur les collines du Finistère et du Morbihan. En cumul sur ces deux jours, les 100 mm sont dépassés à Quimper. Il tombe entre 80 et 90 mm sur de nombreux secteurs du centre Bretagne et sur le département de la Manche. On relève aussi 74 mm le 24 à St-Jacut-les-Pins (Morbihan) et 68 mm le 25 à Picauville (Manche).
En Poitou-Charentes, Limousin, Dordogne et Gironde des crues aggravent le phénomène. Sur les rivages atlantiques du sud-ouest de la France, les vents violents renforcent la marée montante et de très fortes vagues se produisent en bord de mer. Certaines parties basses du littoral sont envahies par les eaux, et la surcote atteint des valeurs de l’ordre de 1,5 m sur l’Atlantique, au passage de la tempête du 27 décembre provoquant de nombreux dégâts. En Gironde, l’effet de surcote s’est propagé dans l’estuaire et a atteint 2,5 mètres à Pauillac et à Blaye, inondant la centrale nucléaire du Blayais. Les coefficients de marée à cette période de l’année sont faibles (de l’ordre de 50), limitant ainsi les effets de cette onde de tempête. Néanmoins, les dégâts sont importants suite aux chocs mécaniques liés à l’action des vagues et aux inondations par submersion marine.
Rappelons que le phénomène de surcote consiste en une variation locale et temporaire du niveau de la mer provoquée par les variations du vent et de la pression atmosphérique.
En Corse, de très fortes vagues de 5 à 6 m de haut touchent la façade occidentale, occasionnant là aussi des dégâts par submersion de digues en front de mer. Enfin, l’importance des dommages causés aux forêts est colossale. Les zones les plus ravagées sont le nord-est, les régions allant de la Gironde au nord-ouest du Massif central (Limousin) - le centre-est, l’Ile-de-France et la Normandie ont parfois été sévèrement touchés.

  • 88 morts.
  • 3 millions de déclarations de sinistres particuliers (10 % des polices MRH).
  • 2 milliards d’€ de pertes pour les entreprises.
  • Dégâts dus aux effets du vent.
  • Evacuation de centaines de personnes.
  • Réseaux électrique et téléphonique gravement endommagés.
  • 10 millions de personnes sans électricité et 1 million d’abonnés sans téléphone.
  • Réseau SNCF endommagé.
  • Inondations d’habitations, de commerces et de locaux industriels.
  • Pertes d’exploitation commerciales et agricoles.

Caen (14)

Bourcefranc-le-Chapus (17)

La Rochelle (17)

La Tremblade (17)

Ambès (33)

Bordeaux (33)

Saint-Louis-de-Montferrand (33)

Paris (75)

Mont-Saint-Aignan (76)

Rouen (76)

170 M€ (mise à jour le : 18/01/2016)

Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile

Cout par commune pour l'ensemble du marché

Rappel des estimations précedentes

Le 07/01/2015 : 170 M€ (Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile)

Le 18/01/2014 : 170 M€ (Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile)

Nombre de communes reconnues Cat Nat : 27574

Communes reconnues en 굡t de catastrophes naturelle