Orages sur le Bassin Parisien de juillet 2001

Mise à jour le 21/05/2018


Image Evenement

Le 6 juillet, une zone de forte instabilité traverse les départements du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Bassin Parisien provoquant de nombreuses inondations. Les orages n’ont en réalité duré que quelques heures : il faut donc insister sur l’intensité horaire remarquable de ces précipitations. Cet épisode orageux intervient dans un contexte de saturation des sols lié à des précipitations successives ce qui a contribué à les fragiliser et donc à les rendre propices aux mouvements de terrains. Par exemple, dans l’Aisne, sous l’effet de l’importance de l’eau, la nature des sols argileux de certaines communes provoque des ruissellements d’eau boueuse.

42 M€
Dommages assuré hors automobile

Date de début
Jul 5, 2001
Date de fin
Jul 8, 2001

Cours d'eau ayant débordé

La Bièvre (91). Essentiellement du ruissellement en milieu rural et urbain, coulées de boue et crues éclairs, et phénomènes de geysers (remontée des collecteurs et/ou nappes phréatiques saturés)



Pluviométrie maximale

39.000000 mm en 1h
194.000000 mm en 24 h



Départements concernés
Aisne (02), Aube (10), Côte-d'Or (21), Essonne (91), Eure-et-Loir (28), Haute-Marne (52) ...


Le phénomène météorologique :

Des orages particulièrement violents ont éclaté sur l´Ile-de-France et ses environs au cours de la nuit du 6 au 7 juillet, provoquant d´importants dégâts sur la région. Cet événement s’inscrit dans le contexte d’un épisode pluvio-orageux plus durable qui a traversé la France du 4 au 9 juillet 2001, du sud-ouest au nord-est, en liaison avec la remontée d’une dépression bien alimentée en air chaud et humide, donc très instable. 
Un orage de très forte intensité éclate dans la nuit du 6 au 7 juillet sur le sud-ouest parisien a provoqué d´importantes inondations dans le métro, dans certains secteurs pavillonnaires, mais aussi dans les bâtiments communaux et quelques espaces verts.
De nombreux impacts de foudre sont recensés. Les égouts ainsi que les canaux d´évacuation des eaux pluviales saturent. Quelques quartiers sont privés d´électricité stoppant les pompes de refoulement. Il tombe, lors de ce premier orage, près de 87 mm d’eau à Paris-Montsouris, avec des intensités horaires dépassant 30 mm. Les cumuls de pluie ont atteint 110 mm en 24 heures à Paris-Montsouris, record historique pour cette station, et 121 mm à Bagneux (Hauts-de-Seine), dont 85 mm en 6 heures, 50,2 mm en 2 heures et 33,3 mm en 1 heure.
Dans le département de la Seine-et-Marne, la station de Vendrest a enregistré 98,7 mm en 24 heures dont 77,1 mm en 1 heure. Dans le Val de Marne, plus de 50 mm sont mesurés localement en une seule nuit (environ dix heures) ce qui équivaut à peu près à la moyenne des pluies tombées pendant tout un mois de juillet normal.

Les conséquences hydrologiques :

En 4 jours, il est tombé 4 fois la valeur mensuelle normale de pluie à la limite Oise-Somme. Sur toute une bande allant de l´extrême Sud-Ouest au Nord de la France, les hauteurs d´eau relevées sont supérieures à la valeur mensuelle normale. Ainsi, sur le mois de juillet, l’on dépasse localement les 220 mm, avec 230 mm à Villacoublay (78) par exemple, en raison d’un nouvel épisode orageux survenu en fin de mois.

La proche banlieue sud et ouest de Paris est le siège, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2001, d’un violent orage, dont les précipitations (jusqu’à 126 mm sur la durée de l’évènement, soit 15 heures, à Cachan) lui donnent localement une occurrence plus que centennale (estimée à 60 mm en 24 heures selon Météo France). Cet orage se déroule en deux vagues, entre le 6 juillet au soir et le 7 juillet au matin. La première, localisée sur les communes d’Arcueil, Cachan et Villejuif, débute vers 21 h et dure environ une heure. La seconde commence vers minuit et demi et sa phase intense dure environ une heure et demie. Elle est beaucoup plus violente que la première. Au plus fort de l’orage, des intensités instantanées supérieures à 70 mm/h (cumulées à 53 mm en une heure à l’Haÿ-les-Roses) peuvent être ainsi relevées. Cet orage touche une zone relativement étendue : l’ouest du Val-de-Marne, mais aussi le sud des Hauts-de-Seine et, un peu plus tard, Paris. Le rapport de Météo France en date du 17 juillet 2001 conclut à propos de cet évènement que « les durées de retour estimées sur 24 ou 12 heures sont très souvent supérieures à 100 ans, classant cet épisode comme exceptionnel ». 

Cet épisode orageux a généré de très fortes intensités horaires sur Paris et la Petite Couronne, région assez peu habituée à de tels déluges. A Paris, ces pluies diluviennes ont entraîné l´effondrement de la chaussée rue de l´université dans le 7ème arrondissement, où 150 personnes ont dû être évacuées temporairement. 

A l’échelle régionale, ces orages particulièrement violents ont soulevé une fois de plus la problématique du ruissellement torrentiel en milieu urbain et péri-urbain. A cet égard, la vallée de la Bièvre aval a subi lors de cet épisode une crue catastrophique, au sujet de laquelle un rapport Officiel a été élaboré. A sa lecture, on se rend compte que les zones de plateau proches de l’épicentre de l’orage présentent la particularité d’être traversé à grande profondeur par l’émissaire pluvial Fresnes Choisy, sur lequel se sont systématiquement branchées, au fil des ans, des surfaces très importantes et fortement imperméabilisées. « Or, au plus fort de cet orage exceptionnel, le dispositif de collecte par de grands puits (Chevilly-Larue, SENIA et Belle Epine) conçus pour abattre presque totalement la charge hydraulique des effluents, a manifestement dysfonctionné, transformant pendant un temps assez long ces puits en véritables cheminées d’équilibre qui ont contribué à remonter la cote piézométrique de l’eau de plusieurs mètres sur un vaste secteur à l’amont » Il y a donc là une configuration hydraulique très spécifique qui s’est traduite par un problème aigu de sécurité civile. Dans une zone très artificialisée, comme l’est l’aval du bassin versant de la Bièvre, la concentration des eaux de ruissellement dans les collecteurs est exceptionnellement rapide. Dans ces conditions, l’émissaire s’engorge rapidement, engendrant une montée en charge des puits du plateau et le dysfonctionnement majeur du collecteur principal. Cette problématique se retrouve généralement sur les plateaux franciliens ainsi qu’en Picardie (Aisne, Somme).

Le bassin parisien n’est pas exempt du risque de crues éclairs lors d’orages violents. L’historique des orages importants survenus en Ile-de-France est révélateur de quelques épisodes ayant entrainé des dommages notables, tels que ceux survenus les 7 juin et 21 juillet 1982, le 25 août 1987 (ces derniers faisant référence et étant comparables à l’événement qui nous intéresse ici) - le 27 juin 1990 et le 1er juin 1992 ont connu aussi de véritables pluies « tropicales » sur Paris et la Petite Couronne, ainsi que le 9 août 1994 (où cette fois, le vent occasionna d’importants dégâts). Signalons aussi les orages notables du 2 juillet 1995, les 11 et 16 juin 1997, le 30 mai 1999 - les mois de mai, juillet et août 2000 ont été également marqué par de très violents orages, parfois meurtriers sur la capitale.

Le bilan est lourd au niveau national : 
- le 4 juillet, la foudre provoque de gros dégâts et bloque les TGV en Saône et Loire - 
- il tombe plus de 100 mm d´eau dans certains département du sud-ouest (158mm à Genos, dans les Hautes Pyrénées) - 
- une partie de Terrasson (Dordogne) est évacuée en raison des inondations - 
- le 6 juillet, la Somme est de nouveau très éprouvée et le spectre des inondations resurgit à Abbeville - 
- la petite commune de Rouvroy en Santerre (80) est traversée par un torrent de boue à la suite de cumuls pluviométriques de 194 mm en 12h. 
- Le 7 juillet, Paris et le sud de l´agglomération sont affectés par des pluies « tropicales » : on relève 125 mm à Vanves et 110 mm à la station du parc Montsouris, ce qui constitue un record absolu jusqu´à cette date, depuis le début des relevés (1872).
- Enfin, plus dramatique, un violent orage fait tomber un platane de taille imposante dans un parc de Strasbourg lors d’un concert en plein air, provoquant le décès de11 personnes.

  • dommages aux biens privés
  • dommages aux biens publics
  • jusqu’à 1m50 d’eau dans certaines habitations dans le département de l’Essonne (Bretigny sur Orge)
  • voiries défoncées par affaissement et ravinement des talus
  • dégradations des berges
  • véhicules emportés

Paris (75)

Versailles (78)

Roye (80)

Villejust (91)

Bourg-la-Reine (92)

Issy-les-Moulineaux (92)

Fresnes (94)

Gentilly (94)

Maisons-Alfort (94)

Garges-lès-Gonesse (95)

42 M€ (mise à jour le : 18/01/2016)

Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile

Cout par commune pour l'ensemble du marché

Rappel des estimations précedentes

Le 06/01/2015 : 42 M€ (Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile)

Le 22/01/2013 : 43 M€ (Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile)

Nombre de communes reconnues Cat Nat : 333

Communes reconnues en 굡t de catastrophes naturelle