Cyclone DINA survenu à la Réunion les 22 et 23 janvier 2002

Mise à jour le 22/12/2021


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Les 22 et 23 janvier 2002, le cyclone DINA est passé, à environ 65 km des côtes nordouest de la Réunion, vers 18 h locales. Les vents ont été de l’ordre de 180 km/h sur le littoral, et localement de 250 km/h sur les hauteurs de l’île. Les vents atteignent 250 km/ h, ce qui classe ce cyclone au niveau 4 sur 5 de l’échelle internationale de SaffirSimpson. Les côtes nord et ouest ont subi une forte houle cyclonique, dépassant les 10 mètres. L’une des caractéristiques du cyclone DINA est qu’il a duré longtemps Le vent et de l’eau chassée par le vent ont causé des dommages importants.

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90 M€
Dommages assuré hors automobile

Date de début
Jan 21, 2002
Date de fin
Jan 24, 2002


Départements concernés
La Réunion (974) ...


Le phénomène météorologique :

L’île de la Réunion est incluse dans le bassin cyclonique du sud-ouest de l’océan Indien, dont la surveillance et la prévision reviennent à MétéoFrance. Ce bassin comprend donc le canal du Mozambique, Mayotte, Madagascar et la Réunion. L’activité cyclonique n’est pas aussi marquée qu’en Atlantique nord avec un nombre de phénomènes moindre, mais ils peuvent être tout aussi violents. La saison cyclonique s’étend du 15 novembre au 30 avril. Il se forme en moyenne une dizaine de phénomènes tropicaux (tempêtes et dépressions), dont 4 atteignent le stade de cyclone. Dina est le 4ème système tropical de la saison 2001 – 2002 et également le 2ème cyclone : c’est donc une année « dans les moyennes ». Dina se distingue par un renforcement très rapide, atteignant le stade de cyclone intense en quelques jours en se dirigeant vers la Réunion. Dès le 16 janvier, un système se forme sur le centre de l´océan Indien. Les météorologues de la Réunion et de Maurice suivent de près l´évolution de cette tempête baptisée alors Dina. Le 17 janvier, Dina devient une perturbation tropicale. En quelques heures, elle gagne en intensité, passant directement au stade de dépression. Le 18 janvier, Dina forcit rapidement, passant de forte tempête tropicale à 10 h, en cyclone tropical à 16 h. L´œil est désormais bien visible. Le système se situe alors à 1 550 km à l´est -nord-est de la Réunion. Le 19 janvier, Rodrigues passe en alerte de classe 3. Le cyclone est à 1 110 km de la Réunion dans l´est - nord-est. Le 20 janvier, Dina s’intensifie brutalement: le cyclone tropical intense génère des vents maximaux approchant les 210 km/h en vents moyens et les 300 km/h en rafales. Le phénomène est extrêmement concentré. La trajectoire s´est également infléchie, tendant à s´orienter progressivement davantage en direction de l´ouest - sud-ouest. Rodrigues se trouve donc épargnée par les vents les plus violents. A 22 h, Météo France situe Dina à 750 km à l´est - nord-est des côtes de l’île. Le 21 janvier, c’est le déclenchement de l ´alerte de niveau Orange - Dina est toujours un cyclone tropical intense (avec une pression en son centre estimée à 920 hPa). Arrivant par l´est-nordest, les pluies débutent dans les Hauts et les vents de sud forcissent progressivement sur les côtes est, sud et sud-ouest.

Le 22 janvier : Dina aborde la Réunion avec des rafales de plus de 150 km/h. A 8 h du matin, la Réunion est placée en alerte rouge. On enregistre déjà des pointes de 150 km/h au volcan et de 120 km/h à Gillot.

Du 22 au 23 janvier, Dina passe sur la Réunion : c´est dans la matinée du 22 que la quasi-totalité de l´île commence à ressentir l´influence de Dina situé alors à 120 km dans le nord-est. Les conditions s'aggravent très nettement dans l´après-midi à l´approche du cyclone. Dina passe au plus près, à 65 km dans le nord-nord-ouest, vers 18h locales - c´est à ce moment que les pluies et les vents sont les plus violents dans bon nombre de régions. La Réunion passe dans le secteur dit « dangereux » des marins, c'est-à-dire au plus près de la muraille sud de l’œil, où les vents sont les plus violents et tournent rapidement, générant une mer démontée. 

Une fois que l´œil est passé à environ 27 km des côtes nord-ouest, les effets de Dina ne sont pas terminés pour autant. Continuant sa course vers l ´ouest-sud-ouest, c´est la côte nord-ouest, jusque-là protégée, qui est secouée brutalement par les violentes rafales de secteur nord-est. La nuit du 22 au 23 fut également très dure pour tous les Hauts de l´île où le vent est demeuré très violent pendant de nombreuses heures. On peut dire que ce n ´est que dans l'après-midi du 23 que DINA n´a plus concerné directement l´île en poursuivant son éloignement vers le sud-ouest et permettant ainsi une amélioration générale.

La caractéristique principale de ce cyclone tropical est la durée des vents violents qui ont soufflé pendant de nombreuses heures. Les rafales de vent ont dépassé régulièrement les 100 km/h pendant 28 heures à la Plaine des Cafres, 24 heures à Petite-France, 20 heures à Gillot et 18 heures au Port. Ils ont dépassé les 150 km/h en rafales pendant 15 heures à la Plaine des Cafres, 9 heures à Petite-France, 7 heures au Port et 5 heures à Gillot. Ces vents violents ont touché l´ensemble de l´île, n´épargnant aucune région, mais c´est dans les Hauts et sur le Nord-Ouest que les rafales ont été les plus violentes. 

Les 277 km/h mesurés au Piton Maïdo à 2200 mètres d´altitude avant la panne de la station météone sont certes pas représentatifs étant donné la configuration du site, mais ils témoignent tout de même de la violence qu´ont pu atteindre les vents très localement par effet de relief. D´ailleurs on a tout de même mesuré une rafale à 220 km/h à la station météorologique Météo-France de la Plaine des Cafres le 22 janvier à 23h30. - 210 km/h au Gîte du volcan (à 2200 mètres d´altitude) le 22 à 17h30 - - 191 km/h à Petite-France (1200 mètres) le 23 vers 00h30 - - 155 km/h à Grand-Coude (1080 mètres) le 22 vers 17h30 - Sur le littoral, les rafales ont atteint également des vitesses impressionnantes : - 187 km/h à Gillot (Aéroport de Saint-Denis) le 22 à 15h45 - - 187 km/h à Pont-Mathurin (Saint-Louis) le 22 à 17h00 - - 180 km/h à Pierrefonds (Saint-Pierre) le 22 à 17h00 - - 180 km/h au Port le 22 à 19h30 - - 162 km/h le 22 à 17h00 (centre-ville de Saint-Denis) -

Ces valeurs sont comparables avec celles mesurées lors du cyclone Firinga en 1989. On mesurait alors 216 km/h à Saint-Pierre et à la Plaine des Cafres, 176 km/h à Gillot. Firinga était un cyclone potentiellement moins violent, mais l´œil était passé sur l´île. C´est le Sud qui avait été alors le plus touché.

Les conséquences hydrologiques et océaniques :

Le cyclone Dina se caractérise par des pluies diluviennes tombées sans interruption pendant presque 3 jours. Les valeurs sont impressionnantes, proches des records, tout en sachant que l’île de la Réunion est particulièrement exposée à des cumuls pluviométriques remarquables. Les précipitations ont été très abondantes sur l´ensemble de l´île. Excepté sur la côte est de Saint-Joseph à Saint-Benoît, relativement épargnée, il est tombé de 300 à 600 mm sur le littoral. Dans les Hauts, on atteint les 900 à plus de 1500 mm. Sur l´ensemble de l´épisode lié à DINA, on mesure entre le 21 à 07h00 et le 24 à 07h00 :

- 1637 mm à Salazie (soit l’équivalent de 3 ans de précipitations à Paris)

- 1537 mm à Hell-Bourg

- 1397 mm à Dos-d’Aile-(Hauts de La Possession)

- 1250 mm à Bélouve

- 1125 mm à Ilet à Cordes (Cirque de Cilaos)

- 900 mm à la Plaine des Fougères (Hauts de Saint-Denis)- 640 mm à Saint-Paul -

Comme on le constate, ces valeurs sont globalement comparables à celles que l´on a pu mesurer lors des cyclones majeurs des 40 années précédentes. Le cyclone Hyacinthe en janvier 1980 avait produit des précipitations encore plus extraordinaires (parfois plus de 4000 mm), mais c’est un cas particulier, les pluies ayant persisté pendant 10 jours avec 3 passages du cyclone à proximité de la Réunion. Les cumuls quotidiens du 22 janvier constituent des records absolus dans quelques sites du nord-ouest et de l´ouest. Ailleurs, sur certains postes, ils sont proches des valeurs maximales. Dans le Sud par exemple les cumuls sont assez proches des valeurs relevées le 29 janvier 1989 avec le passage de Firinga qui constitue une « référence » dans cette région.

Enfin, la houle cyclonique a été très importante - elle a commencé à déferler sur les côtes dès le 20 janvier en soirée. On a pu mesurer 8 m 90 à Saint-Pierre, 6 m 30 au Port avant la panne des stations de mesure. Rappelons que la houle générée par un cyclone se déplace plus rapidement que le cyclone lui-même, jusqu’à 1000 km à l’avant de celui-ci, et arrive donc avant la dégradation des conditions météorologiques - à la Réunion, les côtes nord-est sont les plus exposées en raison du déplacement habituel des cyclones dans la région. Cette fois-ci, Dina arrivant par le nord-ouest, la côte ouest fut également sévèrement touchée, occasionnant des dégâts considérables car cette côte est plus vulnérable en raison de sa géographie (baies, plaines littorales…).

Renforçant encore l’impact de la houle cyclonique, la surcote (appelée aussi « marée de tempête ») vient surélever le niveau moyen de la mer le long des côtes - ce phénomène est dû à la baisse de la pression atmosphérique (qui est descendue à 930 hPa au passage de Dina), et ressemble à un « raz-de-marée » bien que ce terme soit réservé aux phénomènes d’origine sismique. A la Réunion, d’une manière générale, la profondeur des fonds marins et le relief de l’île limitent les risques, mais la hauteur des vagues totales ont certainement dépassé les 10 mètres (atteignant probablement les 15 mètres) dans le cas de Dina. 

  • Dégâts aux habitations (certaines sont détruites à 100 %).
  • DINA est le premier cyclone ayant donné lieu à application de l’extension de la loi de 1982 aux effets du vent des cyclones les plus importants dans les DOM.
  • Le coût du cyclone DINA pour le régime légal doit être apprécié en considérant que les précipitations n’ont pas occasionné les dégâts auxquels on aurait pu s’attendre dans la mesure où elles sont survenues après une longue période sèche. Dans des conditions moins favorables, les dégâts consécutifs aux pluies auraient pu être sensiblement plus importants.

Le Port (974)

La Possession (974)

Saint-André (974)

Saint-Denis (974)

Saint-Leu (974)

Saint-Paul (974)

Saint-Pierre (974)

Sainte-Suzanne (974)

Le Tampon (974)

Cilaos (974)

90 M€ (mise à jour le : 22/12/2021)

Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile

Cout par commune pour l'ensemble du marché

Rappel des estimations précedentes

Le 02/01/2020 : 90 M€ (Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile)

Le 23/01/2018 : 110 M€ (Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile)

Le 22/01/2013 : 90 M€ (Montant des dommages assurés au titre de la garantie légale « catastrophes naturelles » hors automobile)

Nombre de communes reconnues Cat Nat : 22

Communes reconnues en 굡t de catastrophes naturelle